Retour au pays...

Sujet: Retour au pays... Dim 1 Mar 2009 - 16:12

Cela faisait maintenant deux jours et deux nuits qu'Eowyn avait quitté Edoras , en direction de l'Ithilien . Elle chevauchait à grande allure quand elle finit enfin par apercevoir les plaines de son pays , ainsi que les pierres qui reluisaient sous la chaleur accablante du soleil , de son château d'Emyn Arnen .
Sur un ton sec , la vierge guerrière ordonna à sa jument Alanaë , de redoubler de vitesse pour arriver avant le coucher du soleil .
Après avoir parcouru plus de dix lieues , elle arriva au pied du mur de l'enceinte du château . Elle monta l'escalier qui menait à la salle principale où l'attendait surement Faramir , pensa t-elle tout en ouvrant les portes de la pièce . Ne voyant pas son mari , Eowyn demanda à son serviteur la raison de son absence . Celui-ci que tous le monde nommait Althaïr , répondit avec douceur :

" Hélas gente dame , le seigneur Faramir est parti il y a maintenant quelques jours à la recherche de la pierre de vision de Minas Ithil ! Cependant votre mari n'est pas parti seul . Une dénommé Ashrindir , une elfe de la forêt noire est venue lui offrir son aide . "

Après avoir évoqué plus en détail les motivations de Faramir , Eowyn invita Althaïr à prendre congé . Elle alla alors à la plus haute tour du château , admirant ainsi la beauté du paysage et espérant voir son mari arriver pour qu'elle puisse enfin le prendre dans ses bras...

Sujet: Re: Retour au pays... Sam 7 Mar 2009 - 19:25

Ashrindir avait quitté la mine juste après la fin des combats et les enterrements. Elle détestait les repas de fête qui allaient être donné après les cérémonies mortuaires. Autant de manifestions joyeuses alors que tant d’hommes étaient morts pour… une mine que les nains n’avaient pas su garder… comme d’habitude en faite. Il ne faut jamais rien confier aux nains. Malgré le lien qu’Ashrindir entretenait avec certaines personnes de cette race, elle gardait ses préjugés et les blessures que son peuple avait subit. Des millénaires ne lui feraient pas oublier ce sang versé, son sang versé, qui aggravait une fois encore la dette de se petit peuple.
Elle était donc partie un matin, après avoir reçu l’accord de ses supérieurs (Faramir et Elessar). Faramir lui avait demandé avec politesse si elle pouvait transmettre un message à sa femme. Elle avait donc prit le pli et était partie au grand galop pour l’Ithilien. En deux jours elle avait traversé les grandes plaines et plateaux qui reliaient les mines à la citée d’Emyn Arnen en se stoppant juste pour reposer son cheval.
Le soleil chauffait de ses rayons crépusculaires les remparts de la superbe citée. Les champs prenaient les couleurs de l’or, de l’émeraude et du rubis sous la lumière de l’astre couchant. Les oiseaux finissaient leurs chants, les grillons calmaient leurs ailes, les cours d’eau continuaient leur chemin entre les pierres luisantes et glissantes, les ouvriers et les fermiers rangeaient leur matériels pour rentrer chez eux, tous poursuivaient tranquillement le doux court de leur vie, tandis qu’Ashrindir continuait ses quêtes pour assurer leur survie.
Lorsque l’elfe passa les lourdes portes d’airain, l’ombre envahie les pavées et les ruelles. Elle fit donc presser le pas à son cheval en lui promettant une vraie écurie et du grain pour la nuit grâce au langage elfique. L’ombre encapuchonnée qu’elle créait, faisait s’écarter les gens sur son passage, lui permettant d’arriver beaucoup plus rapidement aux portes du château. Lorsqu’elle leva la tête, une surprise de taille l’attendait.

Sujet: Re: Retour au pays... Sam 14 Mar 2009 - 20:49

Eowyn guettait toujours du haut de sa tour lorsqu'elle vit un mystérieux cavalier encapuchonné dans un manteau gris. Celui-ci s'avançait avec rapidité mais la vierge guerrière pu aperçevoir que l'équidé était à bout de souffle , sans doute à cause d'une longue et pénible chevauchée.
Faisant ainsi demi-tour pour aller à la rencontre du cavalier , Eowyn ordonna à son domestique de préparer un box convenable.
Arrivée sur la petite terrasse où se tenait l'inconnu , Eowyn s'inclina avec grâce puis se releva fixant le cavalier dans les yeux..La vierge guerrière reconnut aussitôt Ashrindir. Ses yeux bleus d'elfe qui autrefois étaient pleins de vie étaient maintenant tristes et las.
S'avançant vers elle , Eowyn la serra dans ses bras lui souhaitant la bienvenue.

" Votre cheval à l'air très fatigué ! Mon domestique lui a préparé un box avec tout le nécessaire qu'il puisse avoir pour reprendre des forces. "

Eowyn emmena alors Ashrindir dans une petite salle , où les rayons du soleil laissaient deviner une impression de convivialité. Le vierge guerrière fit apporté de la nourriture pour qu'Ashrindir puisse se restaurer. Quand celle-ci eût fini , Eowyn ajouta :

" Grand est le plaisir que votre venue m'apporte , Ashrindir ! J'espère que votre voyage s'est bien passé et que vous resterez en ce lieu au moins jusqu'au retour du Seigneur Faramir ? "

Eowyn regarda l'elfe et vit que son visage était devenu joyeux , laissant place à un large sourire...

Sujet: Re: Retour au pays... Dim 29 Mar 2009 - 9:46

Lorsque Eowyn l’accueilli devant les portes de la demeure princière, Ashrindir se sentie chez elle. Cette femme qu’elle avait croiser très rapidement un jour dans un des châteaux du souverain l’avait prise pour ce qu’elle était et l’avait acceptée immédiatement. Même si la rencontre avait été plutôt courte, elle avait gardé un très bon souvenir et c’était un plaisir de la retrouver dans un moment aussi éprouvant.
L’étalon auburn de l’elfe commençait à souffler et à renâcler, signe de sa fatigue après tout le voyage effectué. Elle s’excusa auprès de la princesse, et tout en poursuivant la conversation, elle emmena son destrier à l’écurie où un domestique pris en charge le cheval et alla l’installer dans un box qui sentait bon la paille fraîche et l’orge.
Ashrindir revint ensuite près de son amie et lui expliqua la raison de sa venue pendant qu’un autre serviteur apportait un plateau sur lequel trônait des mets appétissants qu’Ashrindir s’empressa de faire disparaître :

« Madame je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour moi. Mon voyage a été long et assez pénible. Malheureusement je ne pourrai pas rester plus d’une nuit. Le roi m’a donné une nouvelle mission à effectuer assez rapidement. En revanche au retour je pourrai toujours essayer de repasser par ici si vous le souhaitez. »

Le visage parfait de l’elfe commençait à se dérider : les traces du voyage s’estompait grâce aux aliments qui lui avaient permis de se restaurer. La fatigue était toujours présente, mais son corps pouvait supporter de rester debout encore quelques heures. Voyant qu’Eowyn la fixait, elle sourit et lui demanda poliment:

« Et vous… Que faites vous ici ?? Ne devriez vous pas vous trouver à Edoras ?? Savez vous ce qui s'est passé dans les mines pendant l'absence de votre mari??»

Pendant qu'elles parlaient, Eowyn l'avait fait rentrer dans la magnifique citadelle. Le sol était couvert de tapis multicolores, les murs étaient ornés de tapisseries relatant les grandes batailles et les hauts faits d'armes des peuples qui avaient combattu le mal. Une certaine nostalgie s'empara de l'elfe à la vue de ses fresques.
*Jusqu'à quand devront nous nous battre pour avoir enfin un semblant de liberté...*

Alors que les deux femmes étaient encore attablées , et que les rayons du soleil commençaient à disparaître de la pièce , Eowyn se leva brusquement. Entraînant Ashrindir dans une autre salle , elle l'invita à prendre place dans un splendide fauteuil.
La pièce était ornée de magnifiques sculptures faites par les elfes , bordées à chaque extrémité de magnifiques fontaines plus belles les unes que les autres.
Eowyn se tenait debout quand enfin elle décida de rompre le silence. Le regard dans le vide elle commença à parler :

" Je suis rentré d'Edoras il y a maintenant plusieurs jours et hélas depuis les mines de la Moria je n'ai aucune nouvelles de mon époux ni du Seigneur Elessar.. "

Détournant enfin le regard vers Ashrindir , Eowyn fit face à l'elfe. Pendant le repas , celle-ci avait mentionné que le roi lui avait confié une mission..Elle ne savait si elle pouvait se permettre de poser la question , mais le désir de savoir fut plus fort. Elle ajouta donc :

" Et vous Ashrindir , quelle est la raison de votre venue ? "

La curiosité fut plus forte et elle ne put se retenir de poser la question après un temps de silence.

" Pardonnez-moi mon indiscrétion , mais de quelle sorte de mission le roi Elessar vous à t-il chargé ? "

A ce moment précis , Eowyn la fixa avec insistance jusqu'à ce que celle-ci prenne la parole...

Ashrindir comprit très bien l’empressement d’Eowyn pour avoir des nouvelles de son mari. Lorsqu’elle fut dans le salon elfique, elle prit à peine le temps d’admirer les arabesques et les menuiseries que les artisans avaient crée, cherchant déjà à répondre aux questions qu’elle redoutait tant. Celles-ci ne tardèrent pas à venir et Ashrindir se sentie immédiatement mal à l’aise. Que répondre à cette épouse qui attend désespérément l’homme qu’elle aime ? Le regard d’Eowyn en disait long, mais celui d’Ashrindir n’exprimait rien…Sentant les yeux perçants et fatigués d’Eowyn sur elle, Ashrindir se lança. Lorsqu’elle ouvrit enfin la bouche, Ashrindir dit dans un soupir :

« J’ai quitté les mines il y a maintenant 3 jours. Jusqu’aux dernières nouvelles, votre mari est toujours vivant et en bonne santé, malgré quelques blessures et contusions. Notre armée a été très diminuée. De nombreux soldats sont morts,et beaucoup sont portés disparus. Ma mission………ma mission est d’ordre personnelle, je dois aller chercher certains elfes encore capables de guérir et de nous enseigner certaines méthodes de combats pour les prochains asseaux. C’est encore une de mes idées saugrenues,mais j’espère pouvoir y arriver. On m’a demander de faire un saut ici pour vous donner quelques nouvelles. Juste au cas où vous ne les auriez pas eu…Et visiblement j’ai bien fais de venir.» Rajouta-t-elle dans un demi sourire amusée.

« Je repars demain matin pour le pays de mes ancêtres si cela ne vous gêne pas trop. Comme vous l’avez compris je suis pressée. J’espère que votre mari reviendra vite, et que vous aurez enfin un peu de temps pour vous. »

Sur-ce, Ashrindir s’enfonça dans son fauteuil pour se caler, et attendre la réaction de la princesse.

Eowyn fut remplie d'un immense soulagement quand Ashrindir lui apprit que son époux était encore en vie et sain et sauf. Néanmoins un sentiment de tristesse s'empara d'elle lorsque l'elfe lui apprit qu'elle partait le lendemain dans la matinée.
Eowyn savait qu'Ashrindir ne restait jamais longtemps au même endroit , mais cela faisait tellement longtemps qu'elle espérait avoir quelqu'un avec qui elle puisse parler...Se retournant vers la fenêtre qui donnait sur les vertes prairies de l'Ithilien , Eowyn ajouta avec une voix fébrile et à peine audible :

" Je ne vous cache pas ma joie de savoir que mon mari va plutôt bien. D'ailleurs je vous remercie d'avoir fait tout ce chemin pour m'informé de la situation. "

Puis le ton d'Eowyn devint tout à coup sec et détaché. Se retournant vers l'elfe qui s'était assise dans le fauteuil , elle finit par annoncé avec fermeté :

" Cependant j'avais espérer que vous resteriez plus longtemps en Ithilien...mais le devoir vous appelle.. "

S'asseyant alors à son tour dans un fauteuil , elle sombra dans ses pensées jusqu'à ce qu'Ashrindir la ramène à la réalité.

Les réponses d’Eowyn surprirent à peine l’elfe. Ashrindir « l’exilée »… Oui, c’était peut être bien son deuxième prénom… l’exilée… toujours en voyage, en mission, sans une minute pour se fixer, foncer un foyer… Mais pourquoi se fixerait-elle ?? Elle était heureuse de la façon dont elle vivait, même si beaucoup le lui reprochait. De tout manière elle ne vivait pour personne si ce n’est pour elle-même, et le jour où elle aurait besoin d’une vie stable, elle prendrait le temps de la construire. Mais aujourd’hui, cette femme qui le demandait clairement de rester avec elle, ne lui proposait elle pas non plus de vivre enfin une vie stable?

Lorsqu’Eowyn s’assit dans un fauteuil en tissu bleu roi les yeux perdus dans les vagues, Ashrindir prépara une phrase polie pour ne pas blesser plus la jeune femme. Elle avait déjà fait son choix : le lendemain, à cette même heure, l’elfe ne serait plus en Ithilien. Elle partirait avant le levé du soleil, avant même qu’Eowyn ne soit levée, pour ne pas prolonger les adieux. Pour se faire elle allait mentir sur l’heure du départ, d’un mensonge qui passe comme un poisson entre les rochers des rivières, d’un mensonge qui ne s’entend pas et qui n’est pas fait pour blesser, mais pour alléger les consciences.

« Ma Dame, je vous remercie pour votre hospitalité parfaite. Malheureusement le devoir m’appelle, et je me vois dans l’obligation de vous quitter demain. Je n’ai pas d’autre alternative. Je suis bien consciente qu’une présence amie fait du bien, mais ma vie n’est pas faite pour créer des liens. Je suis une ombre et un objet. Les elfes doivent léguer ce qui leur reste de sagesse et de mémoire avant qu’ils ne s’éteignent totalement. Je suis de ceux qui ne vivent plus pour eux mais pour leur monde. »

L’elfe fixait la jeune femme aimablement, pour lui montrer que son destin était aussi son choix, et que rien ne pourrait la faire dévier de sa trajectoire.

Eowyn avait écouter attentivement Ashrindir , quand celle-ci comprit qu'elle l'avait blessé en essayant de la faire rester quelques temps de plus. Eowyn savait bien qu'Ashrindir aimait sa vie et qu'elle n'avait nullement besoin de conseil pour la gérer .
Après un long silence , Eowyn prit la parole :

" Pardonnez-moi Ashrindir si je vous ai blessé..Ce n'était pas mon intention..Je sais que vous aimez votre vie comme elle est et que vous n'avez pas besoin de leçon de ma part !
Votre peuple à besoin de vous , c'est pourquoi je comprend que vous partiez dès demain.. "

Ashrindir la fixait quand Eowyn ajouta :

" J'imagine que vous avez prévue de partir avant les premiers rayons du soleil ? Si c'est le cas je demanderais à mon domestique de préparer votre cheval... "

Quand elle eut enfin finit de parlé , Eowyn regarda Ashrindir afin de lui faire comprendre qu'elle était désolé de l'avoir jugée sans la connaître vraiment...

Ashrindir sentit son cœur se serrer quand elle entendit les propos d’Eowyn : jamais elle n’avait eu l’intention de faire culpabiliser la princesse. Elle était désolée par le jugement que la jeune femme se faisait d’elle, et elle la pria rapidement après ses dernières paroles de bien vouloir l’excuser :

« Jamais je n’ai eu l’intention de vous blesser d’une quelconque façon Madame et vous ne m’avez blesser d’aucune façon. Je n’ai jamais été faite pour la vie en société, c’est là ma plus grande tare. Les mots me manquent dès que je veux rassurer, calmer, expliquer ou traduire le moindre de mes sentiments. Votre compagnie m’est très agréable et si j’avais le temps je resterai bien avec vous. Malheureusement, tout comme votre mari, j’ai hérité d’une tâche qui pour ma part doit être exécutée rapidement. Seulement ma recherche ne concerne pas seulement mon peuple, mais aussi le votre. Il s’agit peut être de la survie de soldats ou de notre Terre… »

Le regard de l’elfe se perdit une fois encore dans les contrées lointaines de son esprit. Après quelques minutes, elle reprit doucement :

« Effectivement, je pensai partir avant le lever du soleil et je salue votre sagacité qui a permis de vous en rendre compte. Mais je le ferai seule, personne ne sera encore réveiller, pas même votre écuyer. Je me dois d’être une ombre pour ne plus vous faire souffrir. En attendant, nous avons toute la nuit pour apprendre à nous connaître un peu mieux. Je ne souhaite plus être une inconnue elfique. Et je ne souhaite pas partir sans vous avoir laissez un souvenir un peu meilleur qu’une elfe effronté et blessante.» Ajouta-t-elle dans un sourire mi-amusé mi-désolé.

Après être restée un moment près de la fenêtre sans mot dire, Eowyn vint s’assoir auprès d’Ashrindir qui avait le sourire aux lèvres. Effectivement la Terre du Milieu n’était pas totalement remise du mal qui s’y était passé…Après un long moment de silence, la princesse finit enfin par répondre :

" N’ayez crainte, Ashrindir ! En aucune façon vous ne m’avez blessée et sachez que vous serez toujours la bienvenue en ce pays. "

Finissant ces mots, Eowyn invita l’elfe à boire une gorgée du délicieux breuvage que son domestique savait si bien faire…
Après quelques instants, Eowyn se leva puis se dirigea vers la porte qui était entrouverte puis la ferma…Elle ne savait si elle pouvait se permettre de poser des questions sur la vie d’Ashrindir mais celle-ci le fit quand même. S’asseyant à la hauteur de l’elfe, elle ajouta avec timidité :

" Peut-être ne devrais-je pas me permettre de parler de ça, mais j’aimerais en savoir plus sur vous…"

Ayant finit sa phrase , la jeune femme s’installa confortablement attendant le récit de l’elfe avec impatience...

La question surprit largement l’elfe. Qu’elle parle d’elle…, de sa propre existence? Elle avait pensé questionner Eowyn sur sa vie même si elle était très connu, mais elle n’avait pas pensé une minute raconter sa vie.. Elle chercha ce qu’elle pouvait dire en buvant le délicieux breuvage présenté par la jeune femme. Certaines parties devaient être de toutes évidences cachées, d’autres ne se racontaient pas… En fait il ne restait plus grand-chose…
Ashrindir prit son courage à deux mains et se tourna vers Eowyn qui la regardait en souriant espièglement comme si elle lui avait fait une bonne farce de son siège, pour raconter :

« Je vous préviens, je raconte très mal les histoires… Bon alors… hum hum… Euh, je suis née il y a plus de 100 ans dans la forêt noir. Mes parents m’ont abandonnées pour une raison qui m’est obscur, je n’ai qu’une seul piste : la guerre. A mon avis ils étaient dans l’armée, et un bébé était de trop pour eux… On m’a donc recueilli, et j’ai été élevé par tout un village elfique. Je n’ai jamais eu de parents adoptifs, j’étais l’enfant de tous. J’ai donc eu des dizaines de frères et sœurs, au moins 50 parents, oncles, tantes… Jusqu’à mes 60 ans, on m’a apprit à manier les armes. Comme j’avais un penchant pour les katanas et l’arc, on m’a spécialiser dans ces deux instruments. Je suis devenue maître dans mes spécialités et je suis partie. Peut être parce que j’en avais marre. Peut être aussi parce que c’était plus simple de partir pour oublier un peu… Et je suis arrivée en Gondor. J’ai servi tout ceux que je pouvais servir, j’ai combattu protégé… J’ai déprimé aussi, je me suis demandée si je n’étais pas juste une machine de guerre, un outil pour un roi. Finalement aujourd’hui je me dis que je suis peut être le futur maître d’un futur humain qui sauvera la Terre grâce aux techniques ancestrale des elfes, alors je reste…et je fais le tour de la Terre ! »

La voix avait pris un ton amusée à la fin. Elle n’avait pas dis grand-chose du elle au fond. Mais cela lui avait plaisir d’en parler un peu… Pensant qu’il était tant de redonner la politesse, elle interrogea Eowyn du regard pour lui demander de raconter à son tour son histoire…

Assise au fond de son siège, Eowyn ne perdit pas une miette du récit d’Ashrindir. L’histoire de l’elfe était très passionnante et Eowyn voulut poser beaucoup de questions quand celle-ci eut terminé son récit. Eowyn aperçu le regard interrogateur de son invité mais celle-ci ne souhaitait pas vraiment parlé d’elle-même…Malgré les mois qui c’étaient écoulés, la perte de son oncle, le roi Théoden était encore très difficile à évoqué et les souvenirs des évènements passés était encore trop fort. Elle savait que si elle revenait sur ces moments douloureux, elle ne pourrait se retenir de verser quelques larmes ce qui, pensa t-elle, mettrait Ashrindir mal à l’aise…
Ainsi après un court instant de silence, Eowyn reprit la parole ignorant le regard interrogateur de l’elfe, puis ajouta:

« Votre histoire est loin d’être banale. Excusez-moi si je pose des questions auxquelles vous ne souhaitez pas répondre, vous n’y êtes en aucun cas obligé…mais vous dites que vous avez combattu, protégé, mais aussi déprimé…En quoi vous avez déprimé ? Cela est-il à cause de vos parents ? »

A cet instant, Eowyn fut surprise du petit sourire que l’elfe lui adressa…Elle pensait que les questions qu’elle posait était indiscrètes…La jeune femme pensa alors que c’était peut-être un sourire nerveux, et que les questions l’embarrassaient beaucoup.
Elle ajouta alors avec un ton rassurant :

« Bien sur, je comprendrais que vous ne souhaitiez pas répondre à ces questions…Cependant j’aurais quand même une autre question. Vous pensez que vous pourriez être le maître d’un humain qui sauvera la Terre du Milieu grâce au savoir des elfes…alors vous restez. Est-ce vraiment la seule raison ? Restez-vous uniquement pour enseigner votre art à un humain ? »

Cette fois-ci, pensant être allé vraiment trop loin, Eowyn se rassit dans son fauteuil et attendit à se qu’Ashrindir prenne la parole. La jeune femme s’attendai à se faire remettre en place, lorsque l’elfe s’exprima enfin…

Ashrindir esquissa un sourire : encore des questions… Les humains ne sont-ils donc jamais content de se qu’on leur donne? C’est à ne plus se demander pourquoi il y a des guerres. Mais celles-ci étaient intéressantes pour qui cherchait à comprendre qui était l’elfe. Oui, mais cette fois encore que répondre? Les réponses s’échafaudaient, toutes pour laisser passer discrètement une information ou deux, jamais pour dire la vérité entièrement. A quoi pouvait bien ressembler une vie d’elfe pour un humain? Après tout, leur cerveau ne fonctionnait pas de la même façon. Ashrindir paraîtrait-elle sans cœur, déloyale? Que répondre pour ne pas blesser, pour ne pas se méprendre sur le but de sa vie, sur ses simples faits et ses actes. Que penserait Eowyn? Comment réagirait-elle? Finalement, Ashrindir lassée d’essayer de trouver une réponse convenable pour son âme et la vision qu’avait les autres d’elle sortie directement sans plus réfléchir une tirade sans fin :

« Pour vous l’histoire est une chose qui se construit toute un vie, et qu’on regarde à la fin, que les bardes chantent aux jeunes pour qu’elle ne s’enfuie pas avec le temps, pour qu’il y ait une trace. En revanche, si moi je me retourne et que je regarde ma vie, je n’y vois pas une trace d’Histoire, mais des erreurs qui s’échafaudent et se font face. Aujourd’hui je sais comment les éviter, comment ne plus recommencer, mais aurais-je droit moi aussi à une part dans cette histoire? Pourrais-je moi aussi faire parti des grands noms? Qu’ais-je fais pour y vivre? Mon raisonnement vous surprend sûrement, et pourtant mon intension est clair. Je souhaite marquer l’histoire. Je souhaite exister pour ce que je fais, parce qu’aujourd’hui dans le monde personne ne me connaît. Je souhaite qu’on chante ma vie après ma mort comme un pied de nez à la Faucheuse pour lui dire qu’un bribe de moi est finalement toujours sur cette terre, que personne ne m’oubliera. J’ai peur de ne plus exister après le passage dans l’au-delà. Nous sommes une centaine tout au plus, d’elfes encore vivants. Nous sommes les derniers d’une race. Nous avons acquis des méthodes au fur à mesure de notre évolution. Tout comme vous. Sauf qu’aujourd’hui nous sommes au bord du gouffre, et que peu pense à nous. Le jour où nous serons disparu, que deviendront nos mémoires? Que deviendra l’Histoire de mon peuple? J'ai peur de la mort et de l'abandon, parce qu'on m'a déjà oublié une fois. Mes parents ont oublié ma vie. aujourd’hui je souhaite donner la mienne à quelqu’un qui me fera perdurer.»

Les larmes marquaient les paupières de l’elfe. Tout était dit. Elle vivait pour que l’Histoire n’oublie pas son peuple, pour qu’on ne l’oublie pas. Quoi de plus naturel que d’avoir peur de la mort, de l’oublie…
D'un geste lent elle essuya les deux gouttes qui perlait, et s'enfonça dans un silence de mort.

Tout était dit…Ashrindir voulait simplement que l’on se souvienne d’elle et de son peuple après leur trépas…Prolongeant encore ce silence quelques minutes, Eowyn se plongea dans ses pensées les plus profondes et en conclu de manière empatique :

« Je dois dire que vous êtes très surprenante, chère Ashrindir…! Effectivement pour nous l’histoire est une chose qui se construit au jour le jour et quand le moment de notre trépas est arrivé nous faisons en sorte que notre vie reste dans les mémoires des générations à venir…
Sachez, que votre peuple ne tombera pas dans l’oubli comme vous semblez le croire. »

La jeune femme fit une pause et observa la réaction de l’elfe. Celle-ci ne fit aucun signe. Ashrindir craignait tout simplement l’oubli dans lequel son peuple pourrait tomber après la mort des derniers de leur race…
Ajoutant enfin avec conviction, elle continua :

« Les elfes occupent une place importante dans les mémoires des hommes. Je doute que votre aide apportée à la bataille du gouffre de Helm ou encore dans les temps plus anciens, lorsque la dernière alliance entre les peuples libres et les elfes fût ne sera oublié de sitôt…La Terre du Milieu ne peut oubliée les principaux acteurs de sa liberté d’aujourd’hui, de même que vous, Ashrindir.
Vous chevauchez cette terre depuis nombreuses années maintenant, luttant contre les orques qui souillent encore de leur sang impure ce monde…Comment pensez-vous un seul instant que le Seigneur Faramir, le Roi Elessar ou encore moi-même puissions oublier votre nom ?
De nombreux récit ont été écrit sur vous, et de nombreux restent à venir…Non votre peuple et votre nom ne seront pas oubliés…Tant que des hommes vivront sur cette Terre, les elfes continueront de perduré et cela même au-delà de votre mort…! »

Cette fois elle avait dit ce qu’elle avait sur le cœur. Elle pensa alors qu’elle en avait peut-être trop dit, qu’elle s’était trop laissé emporter par son émotion du moment mais qu’importe. Le silence revenu, Eowyn fixa l’elfe qui à mesure du temps avait encore une fois de plus détourné ses yeux dans le vague…

Finalement, peut être qu'Eowyn avait raison, peut être que son peuple et elle ne serait pas oublié de mémoire humaine. Mais finalement, était-ce tout ce que désirait l'elfe, que l'on oublie pas sa race? Effectivement cela prenait une grand place dans son esprit, c'était sûr, mais finalement, ne souhaitait-elle pas tout simplement que sa race survive, que le monde n'est pas à se souvenir d'un peuple mort, mais d'un peuple en renaissance, qu'il y ai des connaissances à léguer et non à rechercher, des mariages inter-peuple et non des enterrements. Ne cherchait-elle pas finalement à montrer sa douleur de savoir que bientôt ils ne seraient qu'une poignée qu'on regarderait comme des animaux à sauvegarder, qu'ils deviendraient résignés à leur propre mort, comme en attente d'une horreur... fatale. Rien n'était fatal, tout ce prémédite. Et l'elfe ne souhaitait pas voir son peuple mourir. Elle n'avait jamais été une grande sentimentale, mais s'il le fallait, elle se marierait. Son peuple avait déserté la Terre pour se réfugier sur les Terres Immortels. Ils étaient temps pour les derniers représentant de faire renaître un race moins lâche et vivante. Maintenant il fallait expliquer tout cela à Eowyn, lui montrer, lui faire sentir la douleur que ressentait Ashrindir en pensant que demain peut être, ils ne seraient plus que dix, que demain peut être, ils auraient tous disparu et que personne ne les feraient jamais ressuscité, que c'était une culture entière, un pays, des régions entières qui seraient vidées, nues, mortes, désolées, qui auraient perdues leurs habitants et leur personnalité. Qui prendrait soin des forêts? de la nature? simplement de la vie et des anciennes occupations des elfes? Qui?

"Je crois que mon état d'âme est inexplicable, je ressens beaucoup trop de choses contradictoires. J'ai peur de partir, mais cette peur n'ai rien face à celle de comprendre que maintenant il n'y a plus aucun espoir, que maintenant nous sommes finis. Comprenez vous? Si dans dix ans on vous disait, si dans dix ans vous compreniez qu'il ne reste qu'une poignée d'humains, que vous êtes les derniers représentants de cette race, que vous êtes quasiment infertiles, que toutes vos connaissances vont sombrer avec vous, que des régions entières vont s'appauvrir, que..."

Les mots ne circulaient plus, plus rien ne venait, pas même les larmes, Ash' cessa de respirer un instant. *Que c'est fini pour nous*
Ses oreilles bourdonnaient, ses mains tremblaient, agrippées sur les accoudoirs de son fauteuil, sa tête tournait, fatiguée de se poser trop de questions.
Elle se leva doucement et se dirigea sans bruit vers la porte.

"Comprenez ma fatigue Madame et acceptez que j'aille me reposer, demain je partirai avant l'aube pour rejoindre des amis elfes à qui j'ai demandé de l'aide. Nous nous sommes promis de sauver notre race. Ajouta-t-elle dans un demi sourire emprunt de désespoir.

La nuit était tombée et le vent froid commençait à rentré et se faufilé dans le château de d’Emyn Arnen. Plus de deux heures c’étaient écoulées depuis que les deux femmes avaient entamé leur discussion et l’heure devenait tardive.
Eowyn avait un sentiment partagé face à cette conversation avec Ashrindir : en effet la princesse était heureuse que l’elfe ait acceptée de lui faire confiance et lui dévoiler ses craintes mais toutes ces révélations avaient emplies le cœur d’Eowyn d’une immense tristesse.
Le désespoir que la princesse avait pu lire dans les yeux de son ami avait complètement bouleversé la jeune femme qui, avant que l’elfe ne parte à ses appartements, ajouta d’une voix amicale :

« N’ayez crainte Ashrindir ! Votre race n’est pas prête de s’éteindre. Il vous reste de nombreuses années encore devant vous et peut-être que durant ce temps une autre génération d’elfe aura eut le temps de se formée. »

La jeune femme avait du mal à trouvé les mots qui allaient réconfortés l’elfe, mais elle essaya tant bien que mal d’exprimé sa pensée.
Celle-ci avait à peine finit sa phrase qu’elle fut coupé par Ashrindir. La jeune elfe était fatiguée et elle souhaitait partir se reposer pour pouvoir repartir le lendemain.
Eowyn ne tenta pas de la retenir et se contenta simplement d’ajouter avec un sourire au coin des lèvres :

« L’heure est tardive et je ne vais pas vous retenir plus longtemps ! Je vous souhaite une agréable nuit et j’espère de tout cœur que vous reviendrez en ces lieux me donner de vos nouvelles… »

Les yeux d’Eowyn et d’Ashrindir se croisèrent puis la jeune elfe finit par quitter la pièce, laissant Eowyn pleine de doutes…

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